
Comment réussir le management de ses stagiaires et alternants

Rédigé par Paul L
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📌 Points clés : 1. Comprendre le rôle clé du tuteur ou du manager2. Préparer l'arrivée du stagiaire ou de l'alternant3. Fixer des objectifs clairs et progressifs4. Créer un climat de confiance et de bienveillance5. Assurer un suivi régulier6. Impliquer le stagiaire ou l'alternant dans la vie de l'entreprise7. Préparer la fin du stage ou du contrat en alternanceConclusion sur le management de stagiaires & alternantsAccueillir un stagiaire ou un alternant représente bien plus qu’une simple formalité administrative. Pour l’entreprise, c’est une opportunité de transmettre son savoir-faire, de détecter de futurs talents et de bénéficier d’un regard neuf. Pour le jeune, c’est souvent sa première véritable immersion dans le monde professionnel, avec tout ce que cela implique en termes d’apprentissage et d’attentes.
Pourtant, réussir cette expérience nécessite un encadrement structuré et bienveillant. Trop souvent, faute de temps ou de méthode, les stagiaires ou alternants se retrouvent livrés à eux-mêmes, avec le risque de démotivation, de missions peu formatrices, voire de rupture anticipée du contrat.
Un management efficace des stagiaires et alternants repose sur des principes simples : anticipation, clarté des missions, écoute, suivi régulier et intégration dans la vie de l’équipe. Dans cet article, nous vous proposons un tour d’horizon des bonnes pratiques pour faire de cette expérience un succès partagé, tant pour l’entreprise que pour le jeune en formation.
📌 Points clés :
Le rôle du tuteur est central : il guide, forme et accompagne le stagiaire ou alternant tout au long de son parcours.
Préparer l’arrivée en amont : poste, matériel, planning et présentation à l’équipe sont indispensables.
Fixer des objectifs clairs et progressifs pour motiver et structurer les missions.
Instaurer un climat de confiance et de bienveillance pour encourager les questions et valoriser les progrès.
Assurer un suivi régulier avec des points hebdomadaires et un feedback constructif.
Impliquer le jeune dans la vie de l’entreprise pour favoriser son engagement et son intégration.
Préparer la fin de mission avec un bilan, une recommandation et le maintien du lien.
1. Comprendre le rôle clé du tuteur ou du manager
Accueillir un stagiaire ou un alternant ne consiste pas simplement à lui confier quelques missions et à espérer qu'il "se débrouille". Derrière chaque stage ou contrat en alternance, il y a un enjeu de formation, d’accompagnement et de montée en compétences.
Le manager ou le tuteur joue donc un rôle central, qui va bien au-delà de la supervision administrative. Il agit comme un guide, un formateur et un référent tout au long du parcours. C’est lui qui permet au jeune de prendre ses marques, de progresser et, surtout, de s’intégrer au fonctionnement de l’équipe.
Concrètement, le tuteur ou le manager doit :
Accueillir et faciliter l’intégration du jeune dans l’entreprise.
Présenter l’équipe, le service et les missions dès le début.
Expliquer le fonctionnement, les outils et les attentes.
Transmettre ses connaissances et partager son expérience.
Être disponible pour répondre aux questions et accompagner la progression.
Donner du feedback régulier, valoriser les progrès et orienter en cas de difficultés.
Ce rôle peut sembler exigeant, mais il est aussi très valorisant : accompagner un jeune dans ses premiers pas professionnels permet de développer ses propres compétences managériales et de contribuer concrètement à la formation de la relève.
2. Préparer l'arrivée du stagiaire ou de l'alternant
Un bon management commence avant même le premier jour. La phase de préparation ou l'onboarding d'un alternant/stagiaire est essentielle pour que l’intégration se passe dans les meilleures conditions et que le jeune se sente attendu et valorisé dès son arrivée.
Anticiper l'arrivée permet d'éviter les improvisations et de créer un cadre rassurant et structurant. Trop souvent, les stagiaires ou alternants arrivent sans matériel, sans missions clairement définies, ou dans une équipe peu informée de leur venue, ce qui génère frustration et perte de temps.
Voici les éléments clés à préparer en amont :
Matériel et accès : s’assurer que le poste de travail est prêt (ordinateur, téléphone, badges, accès aux logiciels et plateformes internes).
Programme d'accueil : prévoir un planning des premiers jours, incluant des temps de présentation, de formation et de prise en main des missions.
Présentation à l'équipe : informer les collègues de l’arrivée du stagiaire ou de l'alternant et organiser un moment de rencontre.
Définition des missions : formaliser les missions, les objectifs et les attendus, idéalement par écrit. Cela permet d’éviter toute ambiguïté.
Réunion de démarrage : organiser un temps d’échange dès le premier jour pour faire le point sur les attentes mutuelles, le cadre de travail et les règles de fonctionnement.
En préparant soigneusement l’arrivée, le manager envoie un message fort : "ta présence ici est importante, ton rôle est identifié et nous sommes là pour t’accompagner". C’est la meilleure façon de démarrer sur de bonnes bases.
3. Fixer des objectifs clairs et progressifs
L'une des principales sources de frustration pour un stagiaire ou un alternant vient du flou autour des missions et des attentes. À l’inverse, lorsque les objectifs sont bien définis, le jeune sait où il va, comprend ce que l'on attend de lui et peut suivre sa progression.
Pour que les missions soient motivantes et formatrices, il est essentiel de fixer des objectifs :
Clairs : le jeune doit comprendre précisément ce qu'il doit réaliser.
Réalistes : les objectifs doivent être atteignables en tenant compte de son niveau et du temps dont il dispose.
Progressifs : il est important de commencer par des tâches simples et de complexifier progressivement les missions.
Mesurables : il doit être possible d'évaluer les résultats de façon objective.
La méthode SMART est un bon point de départ :
Spécifiques : l’objectif est précis et sans ambiguïté.
Mesurables : les résultats peuvent être quantifiés ou qualifiés.
Atteignables : ils sont adaptés au niveau du jeune.
Réalistes : ils tiennent compte des moyens et du contexte.
Temporellement définis : ils ont un délai ou une échéance claire.
Exemple concret : Plutôt que de dire "tu vas m’aider sur la communication", il est préférable de formuler : "Dans les deux premières semaines, tu réaliseras une veille sur les réseaux sociaux de nos concurrents. Puis, tu prépareras trois propositions de publications pour notre compte LinkedIn à valider ensemble."
Des objectifs bien cadrés permettent non seulement de motiver le jeune, mais aussi de sécuriser l’encadrement et de suivre l’évolution de la mission au fil du temps.
4. Créer un climat de confiance et de bienveillance
Un stagiaire ou un alternant, surtout en début de parcours professionnel, peut facilement se sentir intimidé, perdu ou en insécurité. Pour qu’il ose poser des questions, reconnaître ses difficultés et progresser, il est essentiel de construire un climat de confiance.
Le manager joue un rôle clé dans cette dynamique. En adoptant une posture bienveillante et ouverte, il permet au jeune de se sentir légitime et encouragé à apprendre.
Voici quelques bonnes pratiques concrètes pour installer ce climat :
Encourager les questions : rappeler qu’aucune question n’est idiote et que demander de l’aide ou des explications est un signe de sérieux, pas de faiblesse.
Valoriser les efforts et les progrès, même modestes, pour renforcer la confiance en soi du jeune.
Adopter une posture d'écoute : prendre le temps de s'intéresser à ses ressentis, ses doutes, ses besoins.
Ne pas micro-manager, mais être disponible : il s'agit d'encadrer sans étouffer, de guider sans infantiliser.
Accueillir les erreurs avec pédagogie : les erreurs font partie de l'apprentissage. L'important est d'en discuter calmement, d'en tirer des leçons et d'accompagner la correction.
Exemple concret : Lorsqu’une erreur est commise, éviter de sanctionner immédiatement. Privilégier un échange constructif : "Tu as fait cette erreur, ce n'est pas grave, on va voir ensemble ce qui s’est passé et comment l’éviter à l’avenir."
Ce climat de confiance est indispensable pour favoriser l'autonomie progressive du jeune, son implication et son bien-être dans l'entreprise.
5. Assurer un suivi régulier
Le suivi régulier est un pilier fondamental d'un encadrement réussi. Trop souvent, après les premiers jours d'intégration, les stagiaires ou alternants sont livrés à eux-mêmes, avec peu d'occasions de faire le point. Résultat : les incompréhensions s'accumulent, les frustrations grandissent et l'expérience perd en valeur.
Mettre en place un suivi structuré permet d'éviter ces écueils et de maintenir un accompagnement constant.
Voici les bonnes pratiques à adopter :
Organiser des points hebdomadaires formels, d'une durée de 20 à 30 minutes, pour échanger sur : ✔ L'avancement des missions. ✔ Les difficultés rencontrées. ✔ Les besoins en formation ou en clarification. ✔ Les réussites à valoriser.
Donner du feedback constructif et régulier, en soulignant les points positifs et les axes d'amélioration.
Ne pas attendre la fin de la période pour faire le point : les ajustements en cours de mission sont bien plus efficaces qu'un constat tardif.
Rester disponible au quotidien, même en dehors des rendez-vous formels, pour répondre aux questions et accompagner les situations imprévues.
Évaluer ensemble la progression : prendre le temps, à mi-parcours par exemple, de faire un bilan intermédiaire permet de mesurer l’évolution et d’ajuster les objectifs si nécessaire.
Ce suivi ne doit pas être vécu comme un contrôle permanent, mais comme un espace d'échange, d'apprentissage et d'accompagnement. Il renforce la motivation du jeune et permet au manager de s'assurer que la mission se déroule dans les meilleures conditions.
6. Impliquer le stagiaire ou l'alternant dans la vie de l'entreprise
Pour qu’un stagiaire ou un alternant se sente véritablement intégré et motivé, il ne suffit pas de lui confier des missions. Il est tout aussi important de l’associer à la vie de l’entreprise et de l’aider à en comprendre la culture, les codes et le fonctionnement.
Trop souvent, les jeunes en stage ou en alternance restent en marge, cantonnés à leurs tâches sans réel contact avec le reste des équipes. Cette situation peut rapidement engendrer un sentiment d'isolement et limiter l'impact de l'expérience professionnelle.
Voici plusieurs leviers simples pour favoriser leur implication :
Les inviter aux réunions d’équipe, même lorsqu'elles ne concernent pas directement leurs missions. Cela leur permet de mieux comprendre les projets en cours et la dynamique collective.
Les intégrer aux moments conviviaux : déjeuners d'équipe, afterworks, séminaires ou événements internes.
Favoriser les échanges avec différents services, pour élargir leur vision de l'entreprise.
Leur confier, en fonction de leur niveau, des missions ayant un véritable impact, afin qu’ils se sentent utiles et impliqués dans les résultats.
Encourager leur prise d’initiative, en valorisant leurs idées ou suggestions lorsqu’elles sont pertinentes.
Exemple concret : Lorsqu’un projet d’équipe est lancé, même si le stagiaire ou l’alternant n’en est pas responsable, lui permettre de suivre son déroulement et de contribuer ponctuellement est un excellent moyen de l’impliquer.
Cette implication favorise leur engagement, développe leur compréhension du monde professionnel et contribue à faire de cette expérience un vrai tremplin pour leur avenir.
7. Préparer la fin du stage ou du contrat en alternance
La fin d’un stage ou d’un contrat en alternance ne doit jamais être improvisée. C’est une étape clé qui permet de clôturer l’expérience de façon professionnelle et enrichissante, aussi bien pour le jeune que pour l’entreprise.
Prendre le temps d'organiser la fin de la mission permet de valoriser les acquis et d'entretenir une relation positive à long terme.
Voici les étapes essentielles à ne pas négliger :
Organiser un bilan formel, lors d'un entretien dédié, pour faire le point sur : ✔ Les compétences acquises. ✔ Les missions réalisées. ✔ Les points forts observés. ✔ Les axes d'amélioration éventuels.
Demander un retour du stagiaire ou de l’alternant : comment a-t-il vécu son intégration, ses missions, le management ? Cette démarche permet d'améliorer les pratiques pour les futurs recrutements.
Rédiger une attestation ou une lettre de recommandation, si le travail a été satisfaisant. Cela constitue une aide précieuse pour le jeune dans la suite de son parcours.
Évaluer les opportunités de collaboration future, surtout dans le cas des alternants. Un jeune bien formé et motivé peut devenir un futur collaborateur à part entière.
Entretenir le lien : ajouter le jeune sur LinkedIn, lui donner des nouvelles de l'entreprise, l'informer des opportunités qui pourraient correspondre à son profil.
Exemple concret : Proposer à un alternant performant de participer à un entretien RH ou à une présentation interne permet de valoriser son parcours et de l'aider à se projeter dans un avenir professionnel, au sein de l’entreprise ou ailleurs.
Une fin de mission bien préparée laisse une impression positive durable et peut transformer l’expérience en véritable tremplin pour la suite.
Conclusion sur le management de stagiaires & alternants
Encadrer un stagiaire ou un alternant demande un engagement sincère, de l’organisation et de la bienveillance. Ce n’est pas simplement une question de gestion administrative, mais une véritable mission de transmission et d’accompagnement.
En anticipant l’accueil, en fixant des objectifs clairs, en instaurant un climat de confiance, en assurant un suivi régulier et en intégrant pleinement le jeune à la vie de l’entreprise, vous maximisez les chances de réussite de cette expérience.
Au final, le management des stagiaires et alternants est un investissement gagnant-gagnant : il permet à l’entreprise de former ses talents de demain, tout en offrant aux jeunes une expérience professionnelle riche et valorisante.
Bien mené, ce management contribue à construire des relations durables, humaines et fructueuses, qui bénéficient à toutes les parties.
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