Recruter un alternant, c’est investir dans l’avenir tout en répondant à un besoin immédiat de compétences. Chaque année, plus d'1 million de contrats en alternance sont signés en France, preuve de l’attractivité croissante de ce dispositif. Pour les entreprises, c’est une opportunité de former un jeune à leurs méthodes de travail, de renforcer leurs équipes à moindre coût, et parfois même de préparer une future embauche.

Mais pour que cette collaboration soit une réussite, encore faut-il structurer son processus de recrutement. Un recrutement bien mené permet de trouver un profil adapté, de gagner du temps, et d’assurer une intégration fluide de l’alternant au sein de l’entreprise.

Quelles sont les étapes à suivre pour recruter efficacement un alternant ? De la définition du besoin jusqu’à l’intégration, voici un guide complet pour vous accompagner à chaque phase du processus.

1. Définir précisément le besoin en alternance

Avant de publier une offre ou de contacter des écoles, il est essentiel de bien cadrer le poste proposé. Une définition claire du besoin permet d’attirer des profils pertinents et de faciliter le processus de sélection. Voici les trois éléments à ne pas négliger :

Identifier les missions confiées à l’alternant

Commencez par dresser la liste des tâches que vous souhaitez déléguer. S’agit-il d’un renfort opérationnel sur un projet en cours, d’un soutien administratif, ou d’un poste à visée plus stratégique ? Les missions doivent être à la fois formatrices et en lien avec le parcours pédagogique de l’alternant. N’hésitez pas à impliquer les équipes concernées pour définir des missions réalistes, utiles et encadrées.

Déterminer le profil recherché

Une fois les missions identifiées, décrivez le type de profil idéal : niveau d’étude (BTS, bachelor, master…), compétences techniques attendues, logiciels à maîtriser, mais aussi qualités humaines importantes pour le poste (autonomie, curiosité, esprit d’équipe…). L’objectif est de donner une image claire du candidat que vous recherchez, tout en restant ouvert à la diversité des parcours.

Choisir la bonne durée et le rythme d’alternance

L’alternance peut durer entre 6 mois et 3 ans, selon le niveau de formation et le contrat choisi. Le rythme varie également : certains étudiants seront présents 2 jours par semaine, d’autres une semaine sur deux. Il est donc crucial de choisir une formule compatible avec vos besoins opérationnels et vos capacités d’encadrement. Ce choix dépendra aussi des écoles partenaires et des cursus qu’elles proposent.

En résumé, une définition précise du besoin est la base d’un recrutement en alternance réussi. Elle facilite le ciblage des profils, la rédaction de l’offre, et optimise les échanges avec les organismes de formation.

2. Choisir le contrat adapté : apprentissage ou professionnalisation ?

En France, il existe deux types de contrats permettant d’accueillir un alternant : le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation. Chacun présente des spécificités en matière de public visé, de cadre juridique, de rémunération et d’aides financières. Faire le bon choix est essentiel pour optimiser votre démarche de recrutement.

Différences entre contrat d’apprentissage et contrat de professionnalisation

Le contrat d’apprentissage s’adresse principalement aux jeunes de 16 à 29 ans révolus (avec quelques exceptions au-delà), et s’inscrit dans un parcours de formation initiale. Il vise l’obtention d’un diplôme ou d’un titre enregistré au RNCP (BTS, licence, master, etc.).

Le contrat de professionnalisation, quant à lui, est davantage tourné vers l’insertion ou le retour à l’emploi. Il peut concerner des jeunes de 16 à 25 ans, mais aussi des demandeurs d’emploi de 26 ans et plus. Il aboutit à une qualification professionnelle reconnue.

Avantages et conditions de chaque contrat

Le contrat d’apprentissage offre une certaine souplesse : la durée peut varier de 6 mois à 3 ans, en fonction de la formation. Il impose la désignation d’un maître d’apprentissage au sein de l’entreprise.

Le contrat de professionnalisation, généralement plus court (de 6 à 12 mois, renouvelable), prévoit un tuteur chargé d’accompagner l’alternant. Il peut être conclu en CDD ou en CDI, avec une période en alternance au début.

En matière de rémunération, les grilles sont similaires, mais peuvent varier légèrement selon l’âge et le niveau de formation de l’alternant.

Aides financières et exonérations possibles

Dans les deux cas, les entreprises bénéficient d’aides à l’embauche. La principale est l’aide unique à l’embauche d’un alternant (jusqu’à 6 000 € par contrat pour les contrats signés avec un apprenti ou un alternant de moins de 30 ans). D’autres exonérations de charges sociales s’appliquent, notamment pour les contrats d’apprentissage.

Il est conseillé de se rapprocher de son OPCO (opérateur de compétences) pour connaître les aides spécifiques mobilisables selon le secteur d’activité, ainsi que les modalités de prise en charge des frais de formation.

En choisissant le contrat le plus adapté à votre contexte, vous maximisez les chances de réussite de votre recrutement tout en bénéficiant d’un cadre avantageux.

3. Identifier les bons canaux pour diffuser son offre

Une fois le besoin défini et le contrat choisi, encore faut-il que votre offre parvienne aux bons candidats. Pour maximiser vos chances de trouver un alternant motivé et qualifié, il est essentiel de bien choisir vos canaux de diffusion. Voici les leviers les plus efficaces à activer.

Contacter les écoles et les centres de formation

Les établissements de formation sont les premiers relais vers les étudiants en recherche d’alternance. N’hésitez pas à cibler les écoles ou CFA en lien direct avec votre secteur d’activité. Vous pouvez leur transmettre directement votre offre, participer à leurs jobdatings ou forums entreprises, ou encore établir un partenariat régulier pour accueillir des alternants chaque année. En passant par les écoles, vous touchez un vivier de candidats présélectionnés et accompagnés dans leur recherche.

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Publier sur des plateformes spécialisées en alternance

De nombreuses plateformes en ligne permettent de diffuser des offres d’alternance auprès d’un large public. Certaines sont généralistes (Pôle emploi, HelloWork, France Travail), d’autres spécialisées (Walt, L'Étudiant, JobIRL, Studyrama, etc.). Certaines écoles disposent également de leurs propres jobboards internes. Une bonne fiche de poste, claire et attractive, optimisera votre visibilité et suscitera davantage de candidatures pertinentes.

Activer son réseau (LinkedIn, cooptation, etc.)

Les réseaux professionnels comme LinkedIn sont de puissants outils pour diffuser votre offre rapidement et gratuitement. Publiez-la sur votre profil personnel, sur la page de votre entreprise, et dans des groupes spécialisés. Encouragez vos collaborateurs à partager l’annonce : la cooptation fonctionne aussi très bien pour l’alternance. Vous pouvez aussi mobiliser votre réseau d’anciens stagiaires ou alternants, qui peuvent relayer l’information auprès de leurs contacts en formation.

Multipliez les points de contact pour maximiser vos chances : une stratégie de diffusion bien pensée permet d’attirer des profils variés et de qualité, tout en réduisant les délais de recrutement.

4. Rédiger une offre d’alternance claire et attractive

Une offre bien rédigée est souvent la première impression que vous donnerez aux candidats. Elle doit à la fois informer, rassurer et susciter l’envie. Un contenu clair, structuré et motivant augmentera significativement vos chances d’attirer des profils adaptés et engagés.

Les éléments indispensables à inclure

Pour que l’offre soit complète et efficace, veillez à y faire figurer les informations suivantes :

• Intitulé du poste : précis et compréhensible, sans jargon interne.

• Présentation de l’entreprise : quelques lignes sur votre activité, vos valeurs, votre environnement de travail.

• Missions confiées : décrites de manière concrète et réaliste, avec une vision claire de ce que l’alternant va apprendre et accomplir.

• Profil recherché : niveau d’études, compétences techniques et comportementales attendues, sans en faire une liste trop longue.

• Durée et rythme de l’alternance : précisez les dates de début et de fin, ainsi que la répartition école/entreprise.

• Localisation du poste : indiquez si du télétravail est possible ou non.

• Modalités de candidature : contact, documents attendus (CV, lettre de motivation, portfolio…), et éventuellement les étapes du processus de recrutement.

Une offre claire limite les incompréhensions et évite les candidatures non pertinentes.

Adopter un ton engageant pour attirer les jeunes talents

Les alternants ne cherchent pas seulement une expérience professionnelle : ils veulent aussi évoluer dans un cadre stimulant et bienveillant. Utilisez un ton positif, dynamique et humain. Mettez en avant ce que l’alternant va apprendre, comment il sera accompagné, et ce que votre entreprise peut lui apporter au-delà des missions.

Évitez les formulations trop impersonnelles ou rigides. Privilégiez des phrases directes, valorisantes, qui donnent envie de vous rejoindre. Si vous avez déjà accueilli des alternants avec succès, mentionnez-le : cela renforce la crédibilité de votre offre.

En résumé, une offre bien construite est un outil de séduction : elle reflète votre sérieux, votre culture d’entreprise et votre volonté d’investir dans la formation des jeunes.

5. Organiser le processus de sélection

Une fois les candidatures reçues, place à la sélection. Pour gagner en efficacité et en pertinence, mieux vaut structurer cette étape en amont. L’objectif : identifier le bon profil, à la fois compétent, motivé et en adéquation avec votre environnement de travail.

Trier les candidatures efficacement

Commencez par définir des critères de présélection clairs, en lien avec le profil recherché : niveau d’études, compétences spécifiques, maîtrise d’outils, clarté du CV, qualité de la lettre de motivation… Classez les candidatures en trois catégories : à contacter, à garder sous le coude, à écarter. Cette méthode permet d’avancer rapidement tout en gardant une trace des profils intéressants.

Un bon conseil : restez ouvert à des parcours atypiques, surtout en alternance. La motivation peut compenser un manque d’expérience ou de formation initiale.

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Préparer les entretiens (questions clés à poser)

L’entretien permet de valider les compétences et d’évaluer la posture professionnelle du candidat. Pour gagner du temps, préparez une trame d’entretien avec des questions récurrentes :

• Pourquoi avez-vous choisi cette formation et ce rythme d’alternance ?

• Qu’attendez-vous de cette expérience ?

• Pouvez-vous nous donner un exemple de projet réalisé en cours ou en stage ?

• Comment organisez-vous votre travail entre l’école et l’entreprise ?

• Quelles sont vos qualités et vos axes d’amélioration ?

Ajoutez des questions spécifiques aux missions proposées pour tester la compréhension du poste et l’intérêt réel du candidat.

Vérifier la motivation et l’adéquation avec l’équipe

Au-delà des compétences, l’alternance repose sur une relation de confiance et un bon climat de travail. Assurez-vous que le candidat est réellement motivé à apprendre, à s’impliquer dans la durée, et à progresser avec vous. Observez sa curiosité, son attitude, sa capacité à se projeter dans l’entreprise.

Si possible, faites-le rencontrer un futur collègue ou responsable direct : c’est un bon moyen d’évaluer la compatibilité humaine et de commencer à créer du lien.

Un processus de sélection bien structuré vous permettra de choisir un alternant qui ne sera pas seulement compétent, mais aussi engagé et bien intégré à votre culture d’entreprise.

6. Finaliser l’embauche et les démarches administratives

Une fois le bon candidat sélectionné, il reste une étape essentielle avant de l’accueillir : finaliser l’embauche sur le plan administratif. Cela garantit un démarrage serein, conforme aux obligations légales, et prépare une intégration réussie dans l’entreprise.

Rédiger et signer le contrat

Selon le type de contrat choisi (apprentissage ou professionnalisation), vous devrez établir un contrat en bonne et due forme, généralement en collaboration avec l’organisme de formation. Le contrat précise notamment la durée, le rythme d’alternance, la rémunération, les missions confiées et les coordonnées de l’entreprise, de l’alternant et du centre de formation.

Ce contrat doit être signé par toutes les parties (employeur, alternant, et parfois représentant légal si le candidat est mineur), puis transmis à l’OPCO (Opérateur de Compétences) pour validation.

Déclarer l’alternant (DPAE, OPCO, URSSAF, etc.)

Comme tout salarié, un alternant doit faire l’objet d’une Déclaration Préalable à l’Embauche (DPAE) auprès de l’URSSAF, au plus tard 8 jours avant la prise de poste. Il est également nécessaire d’envoyer le contrat à l’OPCO compétent pour validation et prise en charge.

Pensez également à inscrire l’alternant sur votre registre unique du personnel, à lui fournir une visite médicale d’embauche, et à mettre à jour les éventuelles assurances. Certaines formalités peuvent être accomplies en ligne via les plateformes de l’OPCO ou via des services simplifiés comme l’outil de télédéclaration des contrats d’apprentissage.

Prévoir l’intégration de l’alternant

Une bonne intégration est déterminante pour la réussite de l’alternance. Avant son arrivée, prévoyez un parcours d’accueil : visite des locaux, présentation de l’équipe, remise du matériel nécessaire (ordinateur, badge, etc.), et transmission des codes et accès.

Nommez un tuteur ou maître d’apprentissage clairement identifié, chargé d’accompagner l’alternant au quotidien. Ce référent jouera un rôle clé dans sa montée en compétences et dans le suivi de son évolution.

Enfin, pensez à instaurer des points réguliers dès les premières semaines, afin de créer un climat de confiance et de favoriser une bonne prise de repères dans l’entreprise.

En résumé, finaliser le recrutement ne s’arrête pas à la signature du contrat : bien gérer les démarches et anticiper l’intégration sont les clés d’une collaboration durable et réussie.

7. Réussir l’intégration et l’accompagnement de l’alternant

L’arrivée d’un alternant ne marque pas la fin du processus de recrutement, mais le début d’un parcours d’apprentissage en entreprise. Pour que cette expérience soit enrichissante et bénéfique pour les deux parties, il est essentiel de structurer l’accueil et l’accompagnement dès les premiers jours.

Nommer un tuteur ou maître d’apprentissage

La désignation d’un référent est obligatoire, que ce soit un maître d’apprentissage (dans le cadre d’un contrat d’apprentissage) ou un tuteur (en contrat de professionnalisation). Ce collaborateur joue un rôle central dans l’intégration et la formation de l’alternant.

Il doit être disponible, pédagogue et capable d’encadrer le jeune au quotidien. Son rôle ne se limite pas à la transmission de savoirs : il doit aussi encourager, évaluer les progrès et faire le lien avec le centre de formation si besoin. Un bon tuteur est souvent un facteur clé de réussite de l’alternance.

Mettre en place un plan d’accueil et de montée en compétences

Dès les premiers jours, organisez un parcours d’accueil : visite des locaux, présentation des équipes, remise d’un livret d’accueil ou d’un guide interne… L’objectif est de permettre à l’alternant de prendre ses repères rapidement.

Ensuite, construisez un plan de montée en compétences progressif : fixez des objectifs concrets à atteindre à chaque étape, en lien avec les missions confiées et les enseignements dispensés à l’école. Cela permet de structurer l’apprentissage, d’éviter les périodes creuses et de valoriser les progrès réalisés.

Assurer un suivi régulier et constructif

Pour que l’alternance fonctionne, le dialogue doit être permanent. Organisez des points de suivi réguliers (hebdomadaires ou mensuels) pour faire le bilan des missions, écouter les éventuelles difficultés, ajuster les objectifs et valoriser les réussites.

Ces temps d’échange doivent être bienveillants mais cadrés, pour permettre à l’alternant de progresser en confiance. En parallèle, restez en lien avec l’organisme de formation : des réunions tripartites peuvent être prévues pour faire le point sur le parcours global.

Un bon accompagnement permet non seulement de faire grandir l’alternant, mais aussi de poser les bases d’une collaboration à plus long terme. De nombreux alternants sont ensuite embauchés en CDI : une intégration réussie est donc un véritable investissement pour l’avenir.

Conclusion sur les étapes clés pour recruter en alternance

Pour recruter un alternant efficacement, il est essentiel de suivre un processus structuré : définir précisément son besoin, choisir le contrat adapté, diffuser l’offre sur les bons canaux, rédiger une annonce claire et attractive, organiser une sélection rigoureuse, finaliser les démarches administratives, puis réussir l’intégration et l’accompagnement. Chaque étape joue un rôle clé pour garantir la réussite de l’alternance.

Un recrutement bien préparé permet non seulement d’accueillir un profil compétent et motivé, mais aussi de renforcer la dynamique de votre entreprise sur le long terme. L’alternance est une véritable opportunité pour former des talents à votre image et préparer la relève.

Pour vous aider dans cette démarche, n’hésitez pas à télécharger notre checklist complète ou à utiliser notre outil dédié au recrutement d’alternants. Ces ressources pratiques vous accompagneront pas à pas pour optimiser votre processus et gagner en efficacité.