
Comment définir un besoin en alternance pertinent et attractif ?
Recruter un alternant peut être une véritable opportunité pour une entreprise : former un futur collaborateur, apporter un regard neuf, ou encore répondre à un besoin opérationnel à moyen terme. Mais pour que cette démarche soit efficace, tout commence par une étape souvent sous-estimée : bien définir son besoin.
Un besoin mal formulé ou trop vague peut freiner les écoles dans la diffusion, décourager les candidats ou générer des candidatures inadaptées. À l’inverse, une fiche de poste claire, structurée et attractive facilite le ciblage, valorise l’entreprise et rassure les partenaires pédagogiques.
Dans cet article, nous vous proposons des conseils concrets pour formaliser un besoin en alternance à la fois pertinent pour votre organisation et engageant pour les futurs candidats et leurs écoles. L’objectif : optimiser vos chances de réussite dès le départ.
I. Clarifier les objectifs du recrutement
Avant même de rédiger une fiche de poste ou de contacter une école, il est essentiel de poser les bases : pourquoi souhaitez-vous recruter un alternant ? Cette réflexion préalable permet d’orienter la mission, de choisir le bon niveau de formation et d’anticiper l’intégration dans l’équipe.
Pourquoi recourir à un alternant ?
Les raisons peuvent être multiples, et il est important de les identifier clairement :
Renfort opérationnel : l’alternant vient appuyer une équipe sur des tâches récurrentes ou sur un projet précis.
Transmission de savoir-faire : vous souhaitez faire monter un jeune en compétences dans un cadre structuré.
Pré-recrutement : vous envisagez de proposer un CDI à l’issue de l’alternance, et cette période est un temps d’observation mutuelle.
Conformité à une politique RSE ou RH : favoriser l’accès à l’emploi des jeunes, renforcer la diversité des profils, etc.
Clarifier ces intentions dès le départ permet de construire une mission cohérente et motivante, tout en facilitant les échanges avec les écoles.
Quels enjeux pour l’équipe ou le service concerné ?
Un recrutement en alternance ne concerne pas que les ressources humaines. Il doit aussi être pensé en lien avec les besoins réels du terrain :
Quelles compétences manquent dans l’équipe aujourd’hui ?
Quel projet ou quelle activité nécessite du renfort ?
Qui sera chargé d’accompagner l’alternant au quotidien ?
L’équipe a-t-elle déjà encadré des profils en formation ?
Répondre à ces questions aide à dimensionner correctement la mission, à impliquer les bons interlocuteurs, et à s’assurer que l’accueil sera structuré.
Quelle durée est envisagée ?
Enfin, il est crucial de définir la durée de l’alternance dès le début.
Une alternance d’un an peut convenir à une licence professionnelle ou une dernière année de master.
Une alternance de deux ans s’envisage pour un BTS, un DUT ou un cycle complet de master.
Cette durée a un impact direct sur la montée en compétence attendue, la progressivité des missions et l’implication à long terme de l’entreprise.
Cette étape de clarification est trop souvent négligée. Pourtant, elle conditionne la réussite du recrutement et permet de construire une proposition de valeur claire pour l’alternant… comme pour l’école.
II. Détailler précisément les missions confiées
Une fois les objectifs du recrutement clarifiés, il est temps de formaliser les missions que vous confierez à l’alternant. Cette étape est cruciale : elle permet d’attirer les bons profils, d’aligner le poste avec les exigences pédagogiques de l’école, et d’éviter toute confusion une fois le contrat signé.
Missions principales vs missions secondaires
Commencez par distinguer les missions principales, qui structureront le quotidien de l’alternant, des missions secondaires, plus ponctuelles ou complémentaires. Par exemple :
Mission principale : participer à la gestion des réseaux sociaux de l’entreprise.
Mission secondaire : contribuer à l’organisation d’événements internes.
Cette distinction permet au candidat de se projeter dans le poste et à l’école d’évaluer la pertinence du contenu pédagogique.
Progressivité des responsabilités dans le temps
L’alternance est une période de formation, pas un poste salarié à temps plein. Il est donc essentiel de prévoir une progression dans les responsabilités :
Phase 1 : découverte de l’environnement, prise en main des outils, observation.
Phase 2 : réalisation de missions avec supervision.
Phase 3 : autonomie croissante, prise d’initiatives.
Ce découpage rassure l’alternant et montre à l’école que l’entreprise a prévu un encadrement adapté.
Tâches adaptées à un niveau d’alternant
Il est tentant de confier à un alternant des missions proches de celles d’un collaborateur confirmé. Pourtant, une surcharge ou une sur-qualification peut démotiver le jeune et compromettre la réussite du contrat. Posez-vous la question : les missions sont-elles accessibles pour un profil en formation ? Il vaut mieux des tâches simples mais bien encadrées qu’un poste ambitieux mal calibré.
Un descriptif clair, progressif et réaliste des missions posera les bases d’une expérience réussie pour l’alternant… et pour l’entreprise.
III. Adapter le besoin au niveau de formation visé
Un besoin en alternance ne se définit pas de la même manière selon que l’on recrute un étudiant en BTS, en licence professionnelle ou en master. Pour garantir la pertinence du poste et susciter l’intérêt des écoles comme des candidats, il est essentiel d’aligner les missions avec le niveau de formation visé.
Comprendre les attendus pédagogiques des écoles
Chaque formation a ses propres objectifs : compétences à acquérir, référentiels métiers, outils à maîtriser, ou encore thématiques de projets à traiter. Il est donc important de se renseigner ou d’échanger directement avec l’établissement sur :
Les compétences attendues à l’issue de l’alternance,
Le rythme d’alternance (ex. : 3 jours en entreprise / 2 jours en cours, ou 1 semaine / 1 semaine),
Le niveau d’autonomie attendu selon l’avancement dans le cursus,
Le type d’encadrement pédagogique prévu (visites tuteur, livret de suivi, évaluations intermédiaires…).
En intégrant ces éléments, vous optimisez la validation du poste par l’école et maximisez l’intérêt des étudiants.
Ne pas calquer un poste salarié sur une fiche alternance
Il peut être tentant d’utiliser une fiche de poste déjà existante pour créer un poste en alternance. Pourtant, un alternant n’est pas un salarié comme les autres : il est encore en apprentissage, a besoin d’un encadrement renforcé, et n’a pas vocation à prendre en charge des responsabilités sans accompagnement.
Une bonne fiche alternance :
prévoit une montée en puissance progressive,
intègre une part de formation sur le terrain,
prend en compte les contraintes liées au rythme scolaire.
Exemples de missions selon niveaux
Voici quelques illustrations pour adapter votre besoin selon le niveau de l’étudiant :
Bac +2 (BTS, DUT) : missions d’exécution avec supervision, tâches précises et encadrées (ex. : saisie comptable, gestion de planning, support administratif).
Bac +3 (Licence, Bachelor) : missions intermédiaires, premières responsabilités, participation à des projets simples (ex. : community management, études de marché, suivi client).
Bac +5 (Master, école de commerce/ingénieur) : missions plus stratégiques, analyse, pilotage de projet, gestion partielle d’un périmètre (ex. : audit interne, gestion de portefeuille clients, contribution à une roadmap produit).
En résumé, un besoin en alternance bien défini, c’est un besoin en phase avec la réalité des formations. C’est ce qui permet d’attirer les bons profils… et de construire un partenariat solide avec les écoles.
IV. Rédiger une fiche de besoin claire et attractive
Une fiche de besoin bien rédigée est votre première vitrine auprès des écoles et des candidats. C’est elle qui donne envie (ou non) à un apprenant de postuler, et qui permet à un référent pédagogique de valider la cohérence de votre proposition. Pour capter l’attention et susciter l’intérêt, il faut allier clarté, structure et attractivité.
Structure recommandée
Voici une structure simple et efficace pour présenter votre besoin en alternance :
Intitulé du poste : précis, compréhensible et adapté au niveau visé (ex. : « Assistant chef de projet digital – alternance Bac+3 »).
Contexte de l’entreprise : en quelques lignes, présentez votre structure, votre secteur d’activité et votre dynamique actuelle.
Missions confiées : détaillez les principales responsabilités, en insistant sur la progressivité des tâches.
Profil recherché : indiquez les qualités attendues, les compétences souhaitées et le niveau de formation cible.
Conditions de l’alternance : lieu, rythme souhaité, durée, rémunération (ou fourchette), environnement de travail.
Cette présentation permet aux écoles de traiter rapidement votre demande, et aux étudiants de se projeter.
Langage simple, dynamique, non-jargon
Évitez les fiches trop longues ou truffées de termes techniques. Utilisez un langage clair et accessible, surtout si vous vous adressez à des jeunes encore en formation. Préférez un ton dynamique, engageant, et évitez les formulations impersonnelles ou trop rigides.
Par exemple, remplacez :
« Vous contribuerez à l’élaboration de dispositifs multicanaux dans une logique omnicanale et customer-centric »
par :
« Vous participerez à la mise en place de campagnes de communication sur différents supports (réseaux sociaux, emailings, affiches…). »
Éléments différenciants
N’oubliez pas de mettre en avant ce qui peut faire la différence :
Ambiance d’équipe : conviviale, apprenante, bienveillante…
Outils ou méthodologies utilisés : Trello, Figma, Agile, etc.
Projets concrets ou innovants : lancement de produit, refonte d’un site, événement à venir…
Perspectives d’évolution : possibilité de poursuite d’études, embauche, évolution interne.
Même pour un poste junior, ces éléments valorisent l’expérience proposée et renforcent votre attractivité.
En somme, une fiche de besoin bien construite est un atout stratégique. Elle vous permet de capter l’attention des bons candidats, d’être bien compris des écoles, et d’envoyer un signal positif sur votre manière d’accueillir un alternant.
V. Anticiper les échanges avec les écoles
Définir un besoin en alternance pertinent ne s’arrête pas à la rédaction d’une fiche : il faut aussi préparer les échanges avec les établissements de formation. Ces premiers contacts sont souvent décisifs pour que votre besoin soit bien compris, bien relayé… et bien servi en candidatures de qualité.
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Inclure les informations essentielles
Les écoles doivent pouvoir valider rapidement la pertinence de votre offre. Pour cela, certaines informations sont incontournables dès le premier échange :
Rythme d’alternance souhaité (et flexibilité éventuelle)
Date de démarrage envisagée
Durée du contrat (1 ou 2 ans)
Lieu de travail (précisez si du télétravail est possible)
Rémunération proposée (au moins une fourchette, ou mention du respect des minimas légaux)
Nom et fonction du tuteur ou manager référent
Plus vous êtes clair et transparent dès le départ, plus l’école pourra vous orienter efficacement vers les bons profils.
Être prêt à répondre aux questions des référents pédagogiques
Les référents pédagogiques cherchent à garantir la cohérence entre vos besoins et le projet pédagogique. Attendez-vous à des questions sur :
Le niveau de responsabilités confiées,
L’adéquation avec les compétences visées par la formation,
Le degré d’autonomie attendu,
L’encadrement prévu en entreprise.
Être en capacité de répondre précisément renforce la crédibilité de votre démarche et rassure l’établissement.
Montrer sa capacité à encadrer et à intégrer l’alternant
Les écoles veulent s’assurer que leurs étudiants seront bien accueillis, bien formés et bien accompagnés. N’hésitez pas à valoriser :
L’implication du tuteur ou du manager,
La présence d’un parcours d’intégration,
L’existence d’une équipe bienveillante ou de collègues prêts à transmettre,
Les outils de suivi mis en place.
Ce sont autant de signaux positifs pour l’école… et pour les futurs candidats.
En résumé, bien anticiper vos échanges avec les écoles, c’est poser les bases d’une relation fluide et professionnelle. C’est aussi maximiser vos chances de recruter un alternant motivé, bien préparé… et bien accompagné.
Conclusion
Définir un besoin en alternance ne doit pas être une formalité expédiée, mais une étape stratégique. Un besoin bien pensé et bien formulé, c’est la clé d’un recrutement plus fluide, plus rapide et plus qualitatif.
En clarifiant vos objectifs, en décrivant précisément les missions, en adaptant le poste au niveau de formation, en rédigeant une fiche claire et en préparant vos échanges avec les écoles, vous maximisez vos chances d’attirer les bons profils — motivés, alignés et bien encadrés.
Prenez le temps de structurer votre besoin : c’est un investissement rentable à court terme pour le recrutement, mais aussi à long terme pour votre image employeur. Les écoles comme les candidats retiennent les entreprises sérieuses, claires et engagées.
Préparer en amont, c’est déjà réussir en partie votre campagne de recrutement.
Vous recrutez en alternance ou en stage ?